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Alexandre Madeline :
le rêve américain
jeudi 7 décembre 2017
Depuis de nombreuses années, les musiciens de jazz sont attirés par l’Amérique. Génération après génération, plusieurs normands, de naissance ou d’adoption, s’y sont frottés. On se rappelle notamment de David Sauzay et Christophe Leloil en 1999. Certains s’y sont même installés : Renaud Penant, à New York depuis 1995, ou Jean-Luc Ponty (voir le dossier Ponty) depuis 1973...
La jeune génération n’est pas en reste, et c’est aujourd’hui au tour du saxophoniste Alexandre Madeline de poser ses valises en Amérique.
Les débuts normands
Rappelons en quelques lignes son parcours : il commence par le classique à 14 ans, tout d’abord à l’école de musique de Trouville-sur-Mer puis au bout d'un an au Conservatoire de Caen où il étudie le saxophone, l'apprentissage de l'oreille, le chant classique, l'histoire de la musique, l'harmonie tonale et le contrepoint. À 16 ans il entre dans la classe de jazz du Conservatoire de Caen avec comme professeurs François Mechali et Thierry Lhiver. Il a la chance à cette époque d'interpréter une œuvre originale du compositeur Éric Tanguy, "Ritornello", en création mondiale. À vingt ans, il obtient son diplôme de saxophone classique. On le retrouve dès lors dans de nombreuses formations mêlant jazz, funk et pop, et tout particulièrement son projet de quintet électro-jazz TBK avec lequel il fait notamment l’ouverture d’un concert de Maceo Parker et tourne dans plusieurs régions françaises, allant même jusqu’en Hollande à l’occasion du festival Happy Student à La Haye. Les caennais ont, eux, eu souvent l’occasion de l’entendre au Bistrot du Palais, ou encore au El Camino. Il étudie également pendant deux ans au Conservatoire de Versailles avec Sylvain Beuf – harmonie jazz, arrangement et saxophone jazz – et obtient son diplôme (DEM) de jazz.
Départ aux States
C’est alors que commence l’aventure américaine : Il reçoit une bourse européenne et entre en 2013 au fameux Berklee College où il collabore notamment pendant deux ans avec le pianiste azéri Emil Afrasiyab et le bassiste Antoine Katz. Ils jouent à Washington DC pour une master class d’Abdulla Ibrahim, et tournent aussi en Suisse, en France… Alex a également joué avec le célèbre trompettiste Terence Blanchard et le bassiste John Clayton au sein du Berklee Concert Jazz Orchestra dirigé par Greg Hopkins. Installé désormais à New York, on peut l’écouter au "Shapshifter lab" ou encore au "Shrine".
Nous lui avons posé une ou deux questions sur son séjour aux States :
Peux-tu nous nous dire ce qui t'a poussé à aller aux USA et plus encore, ce qui t'a amené à y rester ?
C’est Antoine Katz, le premier bassiste du groupe normand TBK dans lequel je jouais, qui est parti à Berklee en premier. Je passais mon DEM classique et Je suis allé poursuivre mes études à Versailles avec sylvain bœuf pendant ce temps. Il me disait que Berklee serai parfait pour moi… Alors j’ai tenté les auditions et obtenu une très bonne bourse européenne de Berklee. Du coup j’y suis allé !
Je devais rester un an seulement mais j’ai réussi à augmenter ma bourse pour ne presque plus à avoir à payer l’école. Ça m’a ainsi permis de rester trois ans et demi.
Quels sont tes projets actuels ?
Pas mal de choses : avant tout, sideman pour des artistes de jazz, qui reste ma musique favorite. À New York, je joue dans les projets (en trio, quartet, quintet ou sextet) de Clemens Grassmann, un batteur Allemand.
Je jouais aussi toutes les semaines sur Time Square en trio avec une chanteuse française, Margo Sergent, et le SoFrench Cabaret (standard de jazz plus chansons françaises).
J’ai fait quelques projets sous mon nom, mais pas vraiment consistants. Ceci dit, j’ai encore plusieurs projets en tête, en trio-quartet et quintet plus un quatuor à cordes. J’ai écrit la musique mais je dois trouver le financement pour l'enregistrer et pouvoir la jouer en public.