Antoine Bouchaud : piano
Clémence Gaudin : contrebasse
Martin Mabire : batterie
Il n’y a pas si longtemps, le festival se tenait de samedi à samedi, et le premier concert, sous le Magic Mirrors, mettait en avant une formation régionale. Désormais, les festivités démarrent dès le vendredi : nous avons notamment eu droit hier à une double prestation d’Ibrahim Maalouf avec l’Haïdouti Orkestar salle Marcel Hélie, et à une superbe traversée musicale proposée par la chanteuse Marion Rampal à la recherche des origines des mélodies du monde. La tradition est malgré tout respectée et, ce samedi, c’est Black Pantone qui inaugure les concerts de la journée, avec un album tout frais en poche, puisque leur deuxième opus est paru officiellement hier, 20 mai.
Les musiciens nous cueillent dès le premier titre, « Chaos », composé comme une mini-symphonie alternant les climats, offrant une musique riche et très évocatrice, qui nous entraîne sur des chemins buissonniers, avec sourire et énergie. Avec « Nightingale » et « Tiens, encore une ballade », à l’écriture sensible et inspirée, on retrouve une des influences du trio, le contrebassiste Avishai Cohen, qui clôturera justement cette 41ème édition samedi prochain. Suit « Cacao 40 », tiré du premier album : une autre ballade, subtile et délicate qui monte progressivement en puissance pour s’achever sur un solo de batterie tout en nuances.
Le groupe propose pour la plus grande partie de son répertoire une musique très « visuelle », évocatrice de multiples images et suscitant des sentiments variés : ainsi, « Genatsvale », sur un swing rapide, est joyeux, lumineux et enlevé, tandis que « Fenêtre ouverte » est un titre lent et intime, d’une intense émotion, mariant les arpèges légers du piano et la voix profonde de la contrebasse… « K.O. » est, lui, évocateur des grands espaces : il y a quelque chose de particulièrement cinématographique dans ce thème, un jazz en version « cinémascope ». Après « Châtaigne », composition de Clémence Gaudin « simple à écouter et dure à jouer », le concert s’achève avec « Lvl Up ! » et « Xeno-Alien-Virus », tiré du premier album. Pour le rappel, « Two Into » joue sur une tonalité plus sombre et dramatique…
Un groupe à découvrir absolument pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Le public présent sous le Magic Mirrors cet après-midi ne s’y est pas trompé et a particulièrement apprécié la prestation : il n’était qu’à voir la quantité de spectateurs attendant les musiciens à la sortie pour en être persuadé.