Youn Sun Nah : voix
Ulf Wakenius : guitares
Vincent Peirani : accordéon
Simon Tailleu : contrebasse
En 2006, Youn Sun Nah était déjà invitée au festival, plus précisément au « Ménil Montant », petite salle de 250 places… Cinq ans plus tard, c’est salle Marcel Hélie qu’on la retrouve, devant un public cinq fois plus important.
Pour la première moitié du concert, elle se produit en duo avec le guitariste Ulf Wakenius, sorte d’alter ego de la chanteuse tant leur jeu les rapproche : finesse, précision, expressivité. Après « Voyage » et la reprise du « Calypso blues » de Nat King Cole, les deux complices s’attaquent à « Frevo », composition virtuose d’Egberto Gismonti popularisée par John McLaughlin et Paco de Lucia sur l’album « Friday night in San Francisco » : la difficulté d’interprétation ne leur pose aucun problème et ils s’en emparent avec un plaisir évident. Jouant de toutes les – nombreuses – nuances de sa voix à l’impressionnante tessiture, souffle, staccato, du chant le plus mélodique au jeu bruitiste, la musicienne impose avec douceur son univers à un public qui se laisse volontiers emporter. Avec une grande liberté, elle s’approprie des classiques : ainsi, sa version révisée de « My favorite things », où elle s’accompagne à la kalimba est tout simplement magnifique. Ailleurs, elle improvise un solo au kazoo, qu’elle arrive à faire sonner comme une trompette bouchée.
Les deux autres musiciens, Vincent Peirani à l’accordéon et Simon Tailleu à la contrebasse, les rejoignent ensuite pour quelques titres, notamment l’étourdissant « Breakfast in Baghdad » composé par le guitariste ou encore « Please don’t be sad », un titre en 7 temps dynamique et groovant qui clôt le concert. Pour les rappels, elle nous offre une version extrêmement sensible et juste d’« Avec le temps » qu’on espère pouvoir entendre sur un de ses prochains disques.