Guillaume Chevillard : batterie
Emmanuel Bex : orgue Hammond
Ludivine Issambourg : flûte
Jean-Michel Charbonnel : contrebasse
Elodie Saint : voix
Il est de tradition, à Jazz sous les pommiers, d’ouvrir le festival au Magic Mirrors avec des musiciens du cru. Malgré la pandémie qui bouscule les habitudes, cette édition programmée exceptionnellement fin août et sur cinq jours respecte cet usage : c’est en effet le Boujou Jazz Factory qui lance les festivités.
Non seulement les musiciens sont normands, mais le répertoire lui-même est centré sur la région. On redécouvre ainsi « Ma Normandie » (« J’aime à revoir ma Normandie, C’est le pays qui m’a donné le jour… »), une Normandie aux couleurs jazz qui groove et qui swingue à plaisir. On découvre également des titres moins connus pour beaucoup : « La chanson du cidre d’or » ou encore « À la mode de Caen » qui évoque avec humour les mésaventures d’un jeune Normand qui découvre Paris.
Il est question ici de « Normanditude » : une Normandie fêtée avec bonne humeur tout au long du concert, avec humour, énergie et sensibilité, mais une Normandie ouverte, placée sous le signe de la rencontre… « mieux se connaître pour mieux connaître les autres », c’est la proposition du batteur Guillaume Chevillard. Tout au long du concert, on peut entendre ainsi des témoignages, sous forme d’interludes ou mêlés à la musique : Lucie la fromagère, Cédric l’agriculteur, qui évoquent leur quotidien heureux ou malheureux. C’est aussi la Normandie de ceux qui, venant de loin – Afrique, Syrie – sont venus y vivre. La poésie est également au rendez-vous, notamment avec le très joli texte d’Éléonor Daubrée « La coiffe normande », accompagné par la contrebasse de Jean-Michel Charbonnel, à l’occasion d’une parenthèse où les musiciens interviennent successivement en solo – Guillaume Chevillard à la batterie, Ludivine Issambourg à la flûte – ou en duo : l’organiste Emmanuel Bex et la chanteuse Élodie Saint pour une reprise de « C’était bien », le fameux « P’tit bal perdu » popularisé par Bourvil.
En rappel, le quintet reprend le fameux « sû la mé », considéré comme l’hymne du Cotentin, les spectateurs étant invités à le reprendre en chœur. Un joli moment d’émotion qui conclut un concert riche et original, qui fait sens. À noter : un album live des prestations de cet été est en préparation, ceux qui veulent soutenir le groupe peuvent le faire par le biais d’un financement participatif sur le site Kiss Kiss Bank Bank.