Daniel Yvinec : direction artistique
Antoine Berland : piano, piano préparé, flûtes
Vincent Lafont : claviers, électronique
Antonin Tri Hoang : sax alto, clarinettes
Matthieu Metzger : sax, trombophone
Joce Mienniel : piccolo, flûtes, électronique
Rémi Dumoulin : sax ténor, clarinettes
Guillaume Poncelet : trompette, bugle, claviers
Pierre Perchaud : guitare, banjo
Sylvain Daniel : basse
Yoann Serra : batterie
Jazz sous les pommiers a régulièrement accueilli l’ONJ, dans ses différentes moutures. Il a également travaillé avec des musiciens qui sont devenus par la suite les directeurs artistiques de l’orchestre national : ainsi le vibraphoniste Franck Tortiller qui avait été premier résident du festival (on le retrouvera d’ailleurs en concert samedi) et Daniel Yvinek qui, avant de devenir l’occupant actuel de ce poste, avait proposé des créations à Coutances, expériences qui ont été en quelque sorte la matrice de son travail actuel.
Comme toujours, Yvinek se met en retrait, valorisant les musiciens de l’orchestre et construisant son projet autour du répertoire d’un compositeur. La nouveauté ici, c’est que le répertoire en question a été construit sur mesure pour la formation. C’est le batteur-compositeur John Hollenbeck qui, ayant entendu à la radio américaine le travail de l’ONJ sur les musiques de Robert Wyatt, a été immédiatement séduit. La rencontre s’est faite ensuite naturellement, et les titres ont été composés « sur mesure » pour les membres de l’orchestre : une succession de « mini-concertos » en forme d’écrins pour chaque instrumentiste, autour de l’idée d’éveil au mouvement, à la pulsation, d’où le titre en clin d’œil provocateur « Shut up and dance » (« tais-toi et danse », peut-être en écho à l’album de Zappa « Shut up and play yer guitar ?) Les climats vont ainsi se succéder au gré des solistes, des entrelacs d’arpège évoquant Steve Reich soutiennent la trompette de Sylvain Bardiau, le guitariste Pierre Perchaud est propulsé par un arrière-plan apocalyptique, il faudrait citer en détail tous les titres et les interprètes, mais ce qui frappe, au-delà de la qualité des compositions et de l’excellence des musiciens, c’est la cohérence d’ensemble. Un grand ONJ assurément, qui restera dans les annales.