Vincent Poirier : mise en scène
Nicolas Rivals : comédien
Sylvain Meillan : violoncelle
Andy Sheppard : sax
Le jazz et le théâtre se rencontrent à nouveau sous les pommiers, mais contrairement aux deux précédentes éditions, la musique qui swingue n’est pas cette fois le sujet de la pièce. Le théâtre sur le jazz n’est en effet pas si riche que ça ; on peut cependant rêver, pour une prochaine édition, d’une adaptation de textes d’écrivains sur cette musique, ceux de Vian par exemple.
Aujourd’hui en tout cas, il est question de Jack l’Éventreur. Robert Desnos avait publié ce texte dans les années 20, évocation d’une rencontre mystérieuse qui permet d’en apprendre plus sur la personnalité du criminel. Presque un siècle plus tard, les mots sont toujours aussi forts : les spectateurs installés, les lumières se tamisent, entraînant une pénombre inquiétante qui sert d’écrin à la noirceur du texte. Dans l’obscurité, chaque mot, chaque intonation prend tout son sens, chaque son surprend le spectateur, yeux aux aguets et oreilles tendues pour ne rien manquer, tentant de deviner les silhouettes quand une lueur furtive l’autorise. Les caves des Unelles se prêtent merveilleusement à créer ce climat oppressant, et l’on se laisse prendre par le texte de Desnos chuchoté, porté par le comédien Nicolas Rivals, accompagné par le violoncelle de Sylvain Meillan. Pour l’occasion, la troupe s’est enrichie du saxophoniste Andy Sheppard et de la danseuse Armelle Gouget.
On ressent une fascination morbide à l’écoute de ces descriptions détaillées des crimes de Jack l’éventreur, évocations sinistres et troublantes qui éveillent en nous des sentiments mêlés.