John McLaughlin : guitare
Etienne M'Bappé : basse
Gary Husband : claviers, batterie
Mark Mondésir : batterie
Depuis longtemps déjà, Jazz sous les Pommiers souhaitait inviter John McLaughlin à Coutances, mais comme pour Bobby McFerrin il y a quelques années, les dates de tournées ne coïncidaient jamais avec la période de programmation du festival. Cette année enfin, le guitariste a pu être accueilli, à la veille d’un autre concert qu’il donnera salle Pleyel.
Longues séries de notes jouées staccato, utilisation particulière du vibrato par touches légères, avec peut-être plus de notes tenues qu’autrefois, le jeu fin et énergique du guitariste est immédiatement reconnaissable. Au gré d’un répertoire en partie tiré de son dernier album mais puisant aussi largement dans des titres plus anciens (« Mother Tongues », « The Unknown Dissident » ou encore la magnifique ballade « Nostalgia »), on se laisse emporter pendant plus de deux heures par le jeu d’un groupe en tous points remarquables : le batteur Mark Mondésir travaille depuis longtemps avec le guitariste (en 1995 déjà, il enregistrait avec lui l’album « The promise ») ; Etienne M’Bappé, « emprunté » à Joe Zawinul (la première fois qu’il a entendu le bassiste aux côtés du claviste, McLaughlin a su qu’il voudrait absolument jouer un jour avec lui) ; quant à Gary Husband, qu’on a notamment connu comme batteur d’exception avec Allan Holdsworth, il joue ici principalement des claviers, et ce avec le même talent ! Soutenu par cette rythmique impeccable, le guitariste aborde la musique avec toujours la même fraîcheur, marqué durablement par l’influence de John Coltrane, premier musicien de jazz, pour lui, à avoir intégré la dimension spirituelle dans son jeu.
Tout vient à point à qui sait attendre, et la patience des organisateurs a été largement récompensée ce soir…