Ahmad Jamal : piano
James Johnson : batterie
James Cammack : contrebasse
Manolo Bradena : percus
Pas de brouillard cette année... Les festivaliers qui avaient assisté au concert de 2003 se souviendront peut-être qu'Ahmad Jamal avait dû s'interrompre au bout de quelques mesures pour cause de machine à fumée trop envahissante.
Cette fois, fort heureusement, tout se passe sans soucis. Après avoir présenté ses musiciens, le pianiste entame le concert avec une très belle version de la chanson italienne « Estate », assez enlevée, « afro-cubanisée ». Comme toujours, il réinterprète, reconstruit en toute liberté les thèmes, suivi sans faille par ses complices. À la contrebasse, le fidèle James Cammack est à ses côtés depuis déjà vingt-sept ans ; le batteur Idris Muhammad a dû être remplacé et les baguettes sont tenues ce soir par James Johnson, adepte des rythmes brésiliens qui accompagne épisodiquement le pianiste depuis maintenant plusieurs années ; aux percussions enfin, Manolo Badrena est un familier de Jamal puisqu'il avait déjà joué avec lui avant même d'intégrer le groupe Weather Report. Tous les trois sont donc au service du leader, réagissant immédiatement à ses sollicitations, James Cammack apparaissant même à certains moments comme une extension de la main gauche du pianiste, notamment lors de basse doublées au piano et à la contrebasse. Finesse, expressivité, pensée orchestrale et sens de la construction caractérisent le jeu de Jamal, et c'est avec une fraîcheur intacte qu'il aborde chaque titre, que ce soient des reprises de standards, notamment « Wild is the wind » et « Sing » qu'on peut aussi entendre sur son dernier album, ou encore ses propres compositions, notamment « Paris after dark » repris pour le deuxième rappel devant un public enthousiaste.
NOTA : « Ahmad the Terrible » est le titre d'un thème du batteur Jack DeJohnette dédié au pianiste