Tradition oblige, le dimanche est réservé aux fanfares. Enfin, presque réservé, puisque quelques concerts non fanfaronnant se glissent dans la programmation. Et finalement, fanfares ou pas fanfares ? On se pose la question chaque année au vu de la diversité des formations et des répertoires proposés.
Pour le cru 2009, l'après-midi a débuté avec le collectif flamand Va Fan Fahre, originellement réuni pour jouer de la musique Klezmer, mais les festivaliers ont pu se rendre compte en les écoutant dimanche que leur style s'est ouvert très largement, du Maghreb à l'Europe de l'Est. L'esplanade des Unelles était noire de monde malgré le temps un peu gris.
Plus tard dans l'après-midi, on a retrouvé au même endroit le Hot 8 Brass Band. Retrouvé, en effet, car on avait pu déjà les entendre samedi, notamment devant la salle Marcel Hélie, à la sortie du concert d'Ahmad Jamal. Ils avaient alors proposé un répertoire traditionnel qui donnait vite l'impression d'être projetés à la Nouvelle Orléans. Des cuivres puissants, une énergie débordante caractérise cette formation. Dimanche aux Unelles, c'est un tout autre répertoire que le band nous propose, aux accents funk, soul, rock ou encore reggae, avec toujours autant de force. Décoiffant !
Décoiffant aussi le temps, avec un vent un peu trop rafraîchissant, particulièrement sensible square de l'Évêché, où formations et festivaliers avaient beaucoup de mérite à rester stoïques. Deux formations s'y sont succédées : La Clique sur Mer, passant du swing au tango, jouait un petit théâtre burlesque et poétique, mettant les spectateurs dans leur poche avec malice et gentillesse. Ensuite, avec la Planche à Laver, formation « du cru », on retourne dans les rues de la Nouvelle Orléans au début du XXe siècle, et les grands du répertoires y passent : Sidney Bechet, Louis Armstrong... joués dans l'esprit de l'époque.