Branford Marsalis : sax ténor
Joey Calderazzo : piano
Justin Faulkner : batterie
Eric Revis : contrebasse
On l'oppose souvent à son frère Wynton, tenant d'un certain classicisme. Pourtant, malgré des expériences diverses : Sting, Buckshot LeFonque ou encore Steve Coleman, Branford Marsalis propose aussi un jazz très fortement ancré dans la tradition.
Ce soir, il nous propose avec son quartet un concert remarquablement construit. Après une entrée en matière en force, sur un tempo rapide, le quartet « réduit la voilure » sur le deuxième morceau. Marsalis offre sur ce thème comme tout au long de la soirée un solo intense et inspiré, mais il laisse surtout beaucoup de place à ses compagnons. Le saxophoniste passe alors au soprano pour un titre lent et lyrique. Changement complet de climat ensuite : les musiciens attaquent un thème à l'écriture plus moderne, sur lequel le batteur Justin Faulkner, remplaçant pour l'occasion de Jeff 'tain' Watts, impressionne par ses qualités musicales, bien au-delà d'une évidente puissance de jeu. Il sait se mêler subtilement aux phrases des solistes, faisant preuve d'une formidable capacité d'écoute dans l'accompagnement et les relances. Passage ensuite à l'alto, avec lequel Branford Marsalis ne s'était pas exprimé depuis très longtemps, pour un morceau enlevé, tout en décontraction. Le saxophoniste retourne au soprano, qu'il affectionne tout particulièrement sur les tempos lents, et s'exprime avec intensité sur une composition à la tonalité plus dramatique. Les trois compagnons d'Eric Revis se retirent alors, laissant le contrebassiste seul sur scène pour un solo remarquable, en introduction au dernier titre de la soirée. Même si le saxophoniste n'a pas forcément donné le meilleur de lui-même, il nous a offert un concert swinguant et authentique.