Emile Parisien : sax
Julien Touéry : piano, objets
Ivan Gélugne : contrebasse
Sylvain Darrifourcq : batterie, percus
Issu de la première promotion du « collège jazz » de Marciac, le saxophoniste Émile Parisien est très certainement une découverte pour la plupart des festivaliers installés cet après-midi sous le chapiteau du Magic Mirrors.
Ils ne seront assurément pas déçus par la prestation des musiciens qui naviguent entre jazz et contemporain, nourris tout à la fois de Coltrane et de Schoenberg. Dans « Le Bel à l'agonie », le quartet s'approprie et détourne le prélude du troisième acte de « Tristant et Isolde » de Wagner. Sans se prendre au sérieux, comme en témoignent les titres proposés : « Darwin à la montagne », « Sopalynx », les musiciens « balancent » une musique incandescente et lyrique avec la fougue de la jeunesse, sur des compositions très construites. Ainsi « Requiem titanium » qui démarre sur deux notes alternées au piano (un sol et un ré pour être précis...), lancinantes, entêtantes, sur lesquelles la musique s'installe lentement ; une improvisation très mélodique, sur fond de roulement de caisse claire doublée à la contrebasse, vient renforcer l'intensité dramatique du morceau, qui se poursuit crescendo jusqu'à une montée paroxystique et s'achève brutalement, laissant place à un silence assourdissant.
Les spectateurs, un temps décontenancés pour certains, se laissent rapidement embarquer par la musique du quartet, exigeante, prenante, et sortiront enthousiastes du concert.