Leïla Martial : voix, glockenspiel
Pierre Teyregeol : guitare, voix
Eric Perez : batterie, human bass
Le principe des Jazz Export Days, c’est de présenter à des programmeurs du monde entier des musiciens français dans les conditions du live, sous forme de « showcase » : des mini-concerts d’une demi-heure pour chaque formation. Pandémie oblige, ce sont surtout des programmeurs européens qui ont pu se déplacer cette année, mais les prestations sont filmées pour être envoyées par la suite plus largement. Cette première session – il y en aura une seconde vendredi – se fait sous le signe du dépaysement.
Avec Leïla Martial et son trio Baa Box : on est pris par un sentiment d’étrangeté dès le premier titre, inspiré du yodel des pygmées du Congo. La chanteuse explore le son de multiples manières, jouant de sa voix comme d’un instrument aux mille facettes, accompagnée brillamment par ses deux complices, Éric Perez qui assure le soutien rythmique en basse vocale et percussions corporelles, et Pierre Teyregeol, complément vocal de la chanteuse et guitariste hors pair, au jeu extrêmement varié et techniquement impressionnant. L’humour est souvent présent, notamment sur « Le chemin le plus court », mais on est vite sur le fil du rasoir, et la chanteuse se fait poignante au détour d’une mesure, le rire est encore ici toujours proche des larmes… Le dernier titre, « Forget and be » est à ce titre révélateur, et la chanteuse nous le dit bien : le clown ne pardonne pas, il oublie… « Be like the clown, don’t forgive, just forget »