Adama Adepoju : comédien
Sébastien Jarrousse : sax
Jean-Daniel Botta : contrebasse
Olivier Robin : batterie
Cette année, le jazz fait des rencontres à Coutances : après le cirque de samedi et la BD mercredi, c'est avec le théâtre que la musique a rendez-vous pour une pièce en forme de monologue qui sera jouée au total trois fois, aujourd'hui, vendredi et samedi.
New York, juillet 1967 : dans un club de jazz, un barman qui a côtoyé « J.C. » (comprendre « John Coltrane ») et l'a soutenu dans les moments difficiles, évoque à sa mort le parcours du musicien. Le public se retrouve transporté quarante ans en arrière, le cadre des caves se prêtant magnifiquement à la pièce, avec en contrepoint musical le trio de Sébastien Jarrousse, toujours pertinent dans ses interventions. Le comédien Adama Adepoju porte avec ferveur ce texte adapté de la nouvelle d'Emmanuel Dongala, qui nous entraîne dans une réflexion sur ce que représente véritablement la musique et plus particulièrement le jazz, les problèmes de la création et du rapport parfois difficile de l'artiste avec le public. C'est aussi, avec Coltrane, l'occasion d'évoquer les conditions de vie des afro-américains à cette époque, et la spiritualité très forte qui traverse son œuvre : il existait, pour lui, une « relation profonde entre la musique et l'univers ».
Les spectateurs qui ont eu la chance d'écouter auparavant Wayne Shorter Salle Marcel Hélie ne peuvent qu'être touchés par la similitude entre les démarches des deux saxophonistes, Shorter ayant d'ailleurs régulièrement côtoyé « Trane » à cette époque. Le spectacle est une réussite, et donne à écouter autrement la musique.