Martial Solal : piano
François Moutin : contrebasse
Louis Moutin : batterie
Un programme cohérent : hier, le théâtre accueillait Dave Douglas, ce soir, c'est Martial Solal qui investit la salle Marcel Hélie : les deux musiciens faisaient justement paraître ensemble en 2006 « Rue de Seine », un album en duo dont le trompettiste reprenait hier un titre avec son quartet.
C'est en revanche en trio que le pianiste joue ce soir, avec les frères Moutin, après avoir travaillé plusieurs années avec des rythmiques américaines (Marc Johnson ou Gary Peacock à la contrebasse, Paul Motian ou Peter Erskine à la batterie). Ce retour à une formation de la jeune génération français lui réussit à merveille.
A 80 ans, c'est avec toujours autant de légèreté et de fraîcheur qu'il a égrené ses compositions, les trois musiciens faisant corps, dans une configuration de scène originale, très resserrée, qui favorisait à coup sûr l'écoute réciproque. Humour (de l'homme et de sa musique) et technique étaient au rendez-vous, comme toujours chez Solal. Jamais complétement installé dans un climat, jamais figé, le trio s'amuse à surprendre l'auditeur en permanence, et les trois musiciens se provoquent, se relancent les uns les autres.
Que ce soit sur scène ou dans la salle, le plaisir est là, et le concert a emporté largement l'adhésion d'un public absolument ravi.