Ahmad Jamal : piano
James Cammack : contrebasse
Idris Muhammad : batterie
Une soirée de rêve en compagnie du pianiste américain
« Smoke off ! » La soirée aurait pu mal démarrer, avec une machine à fumée qui s’est malencontreusement emballée, noyant les musiciens dans un brouillard à couper au couteau, au point que le trio s’est arrêté de jouer au bout de quelques mesures. Une fois le problème (rapidement) réglé, le concert a véritablement débuté, et le pianiste et ses acolytes nous ont emmenés loin, très loin, avec une musique captivante et contrastée. Ahmad Jamal fait preuve dans ses compositions et dans son jeu d’un sens de la construction dramatique absolument époustouflant. Chaque titre est une histoire à lui seul, alternant sans cesse périodes de tension et d’apaisement, le pianiste captant littéralement un public qu’il semble tenir au bout de ses doigts. Au travers de ses solos, il glisse de multiples harmonies, cassures de rythme, styles, avec un naturel déconcertant, sans qu’on ait un seul instant l’impression de collage. Il faut également évoquer ici la complicité quasi-fusionnelle entre les trois musiciens, le bassiste James Cammack et le batteur Idris Muhammad accompagnant instantanément chaque nuance, chaque changement de jeu du pianiste, semblant faire partie intégrante de celui-ci. Assurément un des grands concerts de ce 22ème festival !…
