Esbjörn Svensson : piano
Magnus Öström : batterie
Dan Berglund : contrebasse
Le théâtre était plein à craquer pour accueillir le trio suédois, un peu trop plein même pour les derniers arrivants qui ont rencontré quelques difficultés à trouver une place. Bientôt dix ans que la formation existe, et pourtant on commence seulement à la découvrir en France. Pour beaucoup de spectateurs présents jeudi au Théâtre, la découverte fut un choc. La musique était d'une grande intensité, aussi bien dans les moments les plus feutrés, où chaque note touchait juste, que dans les montées en puissance, amples et larges. Pour ceux qui connaissaient déjà le groupe sur disque, la sonorité sur scène était beaucoup plus acoustique, les effets électroniques utilisés de façon très discrète et subtilement dosés (excepté pour un solo de contrebasse avec distorsion et wah-wah que n'aurait pas renié Jimmy Page). Climats recueillis et un sens certain du minimalisme caractérisent la plupart des titres, compositions sensibles et chargées d'émotion qui ont conquis le public, celui-ci rappelant le trio à plusieurs reprises de manière si véhémente que le pianiste lui-même en semblait un peu abasourdi. À suivre de très près...