chroniques

Deux facettes du blues pour une chaude soirée

Soirée blues
mardi 22 mai 2001

Mighty Mo Rogers : voix, claviers
Jim Gibson : guitare
Steve Gillory : guitare
Albie Burks : basse
Clarence Harris : batterie
 
Popa Chubby : voix, guitare
Kris Jefferson : basse
Larry Crockett : batterie
Mike Lattrell : clevier

Les spectateurs de la salle Marcel Hélie ont eu droit mardi à plus de quatre heures de blues tous azimuths. La soirée a débuté avec Mighty Mo Rodgers, qui a ouvert le concert avec « Blues is my wailin' wall » (Le blues est mon mur des lamentations), chanson-manifeste qui est également le titre de son récent premier album. En effet, avant de chanter et jouer son sous propre nom à partir de 1999 (il avait 60 ans), Rodgers était plus connu en tant que producteur, compositeur ou encore musicien accompagnateur. On ne peut que se réjouir qu'il ait choisi le devant de la scène quand on l'entend en concert tant l'homme fait preuve d'un réel charisme, proposant un blues mêlé de soul, une musique superbe où les racines africaines sont très présentes. Debout sur scène devant son clavier, il explique au public le sens de ses chansons dont les textes comptent autant que la musique, dans un climat convivial et chaleureux.

La température monte ensuite de plusieurs crans avec Poppa Chubby, qui propose un blues plus électrique. Ted Horowitz – c'est son vrai nom –, c'est une énergie contagieuse qui vous tient en haleine sans une minute de répit jusqu'à la fin de la soirée, une vague déferlante dont on ne ressort pas indemne. Alternant entre sa Les Paul Junior de 1955 et sa Stratocaster de 1966 (les guitaristes apprécieront les millésimes), le guitariste est un musicien absolument remarquable. Le bougre joue d'ailleurs aussi de la batterie, et il l'a prouvé juste avant les rappels avec un solo « énhaurme », les trois autres musiciens le rejoignant ensuite sur l'instrument, se répartissant sur les différents toms. On en prend plein les yeux et plein les oreilles avec un musicien au moins aussi impressionnant musicalement que physiquement.