chroniques

Le chant sensible

Camille Bertault
mercredi 17 mai 2023
Camille Bertault

Camille Bertault : voix
Minino Garay : percussions
Christophe Minck : basse
Fady Farah : piano, Fender Rhodes
Julien Alour : trompette

En présentant Camille Bertault sur la scène du Magic Mirrors à l’occasion des Jazz Export Days, Alex Duthil insiste sur l’importance du jeu, du plaisir qui caractérise la chanteuse. Il faudrait ajouter à cela une fausse légèreté qui masque avec pudeur une sensibilité à fleur de peau. Camille Bertault nous chante avec le sourire les blessures de la vie.

C’est seule qu’elle entame « My Fav’ Things », usant du looper pour multiplier les voix, avant d’être rejointe par ses compagnons pour le grinçant « Bonjour mon amour », morceau phare de son dernier album. Les chansons prennent sur scène une dimension supplémentaire, et l’on apprécie mieux encore la chaude rondeur de la contrebasse de Christophe Minck, la pulse puissante et stimulante Minino Garay, le piano lumineux de Fady Farah et la trompette subtile de Julien Alour. Après le groovant « Acrécran » et « Un grain de sable » au 6/8 plein d’allant, la chanteuse nous offre un îlot de calme avec « Bizarre » où la voix se fait plus feutrée, avant de devenir percussion sur « Dodo », texte parlé sur tempo rapide dont le flow ferait rêver plus d’un rappeur. Petit détour ensuite du côté de Bach avec une variation Goldberg joliment interprétée à l’unissons au piano et à la voix, avant de reprendre « Ma muse », profession de foi de la chanteuse qui clame ici son amour pour la musique.

Une demi-heure, c’est bien court – c’est la règle pour ces « showcases » de Jazz Export Days… Rendez-vous pour un concert plus long à l’occasion d’une prochaine édition de Jazz sous les pommiers ?

Les photos du concert

Julien Alour
Julien Alour
Camille Bertault
Camille Bertault
Camille Bertault
Camille Bertault
Fady Farah
Fady Farah
Minino Garay
Minino Garay
Christophe Minck
Christophe Minck