Philip Catherine : guitare
Bert Van Den Brink : piano
Nicola Andrioli : piano
Bert Joris : trompette
Philippe Aerts : contrebasse
Antoine Pierre : batterie
C’est avec un réel bonheur qu’on retrouve Philip Catherine à Coutances. Il nous avait déjà rendu visite en 2001 et en 2009, et on le retrouve ce soir dans une configuration plus large et inusitée, en sextet avec deux pianos.
Le concert débute en trio avec « Old Folks », et l’on est frappé d’emblée par le toucher immédiatement reconnaissable du guitariste, subtil et sensible, porté par la contrebasse chantante de Philippe Aerts, fidèle compagnon de route, et par la batterie d’Antoine Pierre, tout en légèreté. Le trompettiste Bert Joris au son chaleureux et enveloppant, autre grand fidèle depuis plus de vingt ans, se joint à eux pour le titre suivant. C’est à nouveau un standard, « Stella by Starlight » – il n’y en aura que trois dans la soirée, le répertoire étant presqu’exclusivement constitué de compositions personnelles. Pour le très émouvant « Letter From My Mother », le sextet est désormais au complet : aux pianos, dos à dos, Nicola Andrioli et Bert Van Den Brink jouent une fine partition à quatre mains, tissant des entrelacs de notes complices sur cette valse mélancolique et lumineuse. On prend ensuite le train avec « Piano Groove », swing à tempo rapide qui donne l’occasion encore d’un bel échange entre les pianistes, lancés dans un « solo à deux ». D’autres compositions du guitariste suivent : « December 26th », « Seventeeth », très lyrique et d’une grande intensité dramatique, « Here and Now », duo piano-guitare paré par moments d’harmonies debussystes, ou encore « Pendulum », au balancement chaloupé qui n’est pas sans évoquer le titre « Au lait » de Pat Metheny. Après une introduction reprenant « Father Christmas », écrit par le guitariste pour Charlie Mingus avec qui il avait joué, c’est « Mare di notte », une composition du pianiste Nicola Andrioli. Pour le rappel, les musiciens entament « Dance for Victor », une marche joyeuse et entraînante dédiée au pianiste anglais Victor Feldman.
Une soirée qui fait un bien fou, et l’on pourrait reprendre mot pour mot la conclusion du compte-rendu du concert de 2009 : « Avec sa gentillesse et son humour habituel, le guitariste nous a offert une fois de plus un concert chaleureux et sensible, donnant à entendre une musique lumineuse et lyrique. » Et ajouter au passage qu’on attend avec impatience de pouvoir l’applaudir à nouveau sur scène.