Sophie Alour : sax, , flûte, compositions
Mohamed Abozékry : oud
Donald Kontamanou : batterie
Philippe Aerts : contrebasse
Damien Argentieri : piano
Wassim Halal : derbouka, bendir
Création sous le signe du voyage pour Sophie Alour, qui s’éloigne pour l’occasion des standards qu’elle revisitait précédemment sur son album « Time for love » : ici, l’oud de Mohamed Abozékry nous entraîne vers l’Orient.
Les hasards de la programmation réunissent ce soir deux musiciens qui jouaient mardi soir au théâtre, mais pas dans la même formation : Donald Kontomanou faisait partie du trio de Laurent de Wilde, tandis que Philippe Arts accompagnait Philip Catherine. Le pianiste Damien Argentieri fait également partie de l’aventure, ainsi que le percussionniste Wassim Halal qui rejoindra le groupe à partir du troisième titre. L’histoire débute il y a un an, à Jazz sous les Pommiers, à l’occasion d’un concert où la saxophoniste accompagnait Rhoda Scott au sein de son Ladies All Star. Denis Lebas, directeur du festival, lui demandait « ce qu’elle avait dans son tiroir » et elle a pensée à cette idée qu’elle avait parmi quelques autres, qui n’aurait peut-être jamais vu le jour sinon. Choisir d’intégrer l’oud dans la formation était une volonté de partir vers l’inconnu, vers l’ailleurs, et sortir de sa zone de confort. De son côté, l’oudiste fait preuve d’une réelle ouverture d’esprit pour jouer sur un terrain qui n’est pas le sien. Le concert commence avec « Exil », tout un programme, et le climat est tout de suite installé, Mohamed Abozékry assurant aussi le chant. Le voyage se poursuit en faisant un petit détour du côté de l’Irlande avec « La chaussée des géants », avant un retour en Orient au titre surréaliste : « Songe en forme de palmier ». Un songe en plusieurs parties, avec une introduction inspirée à l’oud et au saxophone, Sophie Alour passant alors à la flûte, avant que le tempo accélère, porté notamment par la derbouka de Wassim Halal. Le percussionniste nous offre ensuite un remarquable duo avec Donald Kontomanou, les autres musiciens les rejoignant pour « Un ciel plus grand ». La composition suivante, « Les heures paresseuses », valse lente et enchanteresse, offre une oasis rafraîchissante dans la chaleur du concert. Ravel n’est ici jamais loin dans les harmonies du piano. Le concert s’achève avec un « Joy » rayonnant suivi d’un court rappel, les musiciens devant laisser la place pour le concert suivant, avec Cécile McLorin Salvant.