Sylvain Kassap : clarinettes
Jérémie Ternoy : claviers
Aymeric Avice : trompette
Matthias Mahler : trombone
Fabien Duscombs : batterie
Nils Kassap : clarinette
Ivan Gelugne : contrebasse
Vincent Lapouge : direction du chœur
Les chansons de lutte, de résistance et l’esprit contestataire inspirent le jazz depuis plusieurs décennies : le free jazz, le Liberation Music Orchestra de Charlie Haden, Chris McGregor et son Brotherhood of Breath – auquel le festival a rendu hommage l’année dernière –, plus récemment Emmanuel Bex et la « Chose Commune » … Sylvain Kassap s’inscrit dans cette lignée et nous offre cet après-midi un concert manifeste riche et intense, accompagné d’une centaine de choristes amateurs de la région dirigés par Vincent Lapouge.
C’est avec « Els Segadors » que le spectacle commence, un traditionnel qui a servi de chant de ralliement aux catalans républicains pendant la guerre civile d'Espagne et que Charlie Haden avait repris avec Carla Bley sur l’album « The Ballad of the Fallen ». Les chœurs rejoignent les musiciens sur la scène et enchaînent avec « La chanson des canuts ». La musique se fait poignante, les thèmes aux harmonies pleines alternant avec les parties improvisées, les deux se mêlant parfois. La présence des cent choristes, évoquant le peuple en marche, ajoute une force supplémentaire à l’interprétation des chants. L’émotion est intense tout au long du concert, et lorsque les musiciens reprennent « El Pueblo Unido », je ne peux m’empêcher de repenser à Charlie Haden jouant sur cette même scène de la salle Marcel Hélie en 2003 et d’imaginer sa présence bienveillante… Tout comme Chris McGregor qui a marqué l’histoire du festival et dont Kassap reprend ici une composition. La lutte se fait aussi à la fois joyeuse et rageuse, et c’est avec « La Ravachole » que se termine ce concert qui prend aux tripes et dont on ressort bouleversé.