Airelle Besson : trompette
Sebastian Sternal : piano, Fender Rhodes
Jonas Burgwinkel : batterie
Clémence Colin : chansigneuse
Voilà déjà trois ans que la trompettiste Airelle Besson nous fait le plaisir d’être la résidente de Jazz sous les Pommiers. De nombreux projets ont vu le jour pendant tout ce temps, et c’est cette semaine que se clos cette belle collaboration, avec ce soir un nouveau trio et une création originale.
Pour cette occasion, Airelle Besson s’est entourée de deux musiciens allemands, Sebastian Sternal au piano et Jonas Burgwinkel à la batterie. Le concert débute avec « Magnolia », une composition pleine d’allant du pianiste, toute en staccato, qui n’est pas sans évoquer le « Candy Parties » de la trompettiste et fait ainsi le lien avec son groupe précédent. S’ensuit « Prayer », un thème plus posé, très intense, qui porte bien son nom. Pour les titres suivants, Airelle invite sur scène Clémence Colin, une comédienne sourde qui va s’attacher à retranscrire en langue des signes la musique donnée sur scène. Elle perçoit de la musique par les vibrations et par l’attitude et les expressions des interprètes. Une expérience inédite et passionnante, qui donne à réfléchir sur la compréhension du monde qui nous entoure : pour les « non-comprenants » de la langue des signes que sont les « entendants », les mouvements de Clémence Colin s’apparentent à une danse ou à du mime, et ils ne peuvent qu’imaginer le sens des mots qu’elle signe… Plusieurs thèmes se succèdent ainsi : un « JT » enjoué que l’on retrouve sur le 45 tours de la trompettiste, « Caligary », lent et recueilli, suivi d’un « Go » électrique et urbain. Les titres suivants sont joués en trio, avant le retour de la comédienne pour une autre expérience : cette fois, ce sont les musiciens qui devront retranscrire les signes. De très beaux moments que nous offre là Airelle Besson.