Christian Scott : trompette, reverse flugel, sirenette
Braxton Cook : sax alto
Lawrence Fields : piano, claviers
Kris Funn : basse
Corey Fonville : batterie
Joe Dyson : batterie
Dominic Minix : guitare
Elena Pinderhugues : flûte, voix
Après le double concert de Dee Dee Bridgewater avec Irvin Mayfield, c’est au tour de Christian Scott d’investir les lieux, avec sa « stretch music » au croisement du (des) jazz, du hip hop, du rock et de la tradition des Black Indians de la Nouvelle-Orléans.
À noter au passage : la formation présente ce soir n’est pas celle initialement prévue, avec la flûtiste Elena Pinderhugues, Lawrence Fields au piano, Dominic Minix Minix à la guitare et Kris Funn à la basse… Pour autant, les compagnons présents pour ce concert ne sont pas des nouveaux venus aux côtés du trompettiste, puisqu’il s’agit de Luques Curtis à la contrebasse, Logan Richardson au saxophone et Tony Tixier au piano. Le batteur reste, lui, Corey Fonville. C’est semble-t-il sa nouvelle formation, avec laquelle il jouait d’ailleurs quelques jours auparavant au Cheltenham Jazz Festival.
C’est avec deux compositions inédites que commence la soirée, dans une ambiance urbaine, sur un tempo lourd de batterie, teinté de hip hop. Le ton est donné : puissant, souvent rageur sans être agressif. Après un troisième titre swinguant, au tempo rapide, le trompettiste reprend « The Last Chieftain », une composition de son dernier album dédiée à son grand-père : introduction en arpèges au piano, batterie percutante, thème posé en longues notes et un lumineux solo de piano qui n’est pas sans évoquer Lyle Mays. Même s’il se défend de jouer du jazz et préfère parler de « Stretch Music », il reprend ensuite « Equinox » de John Coltrane, un blues mineur dont l’exposé du thème, à deux voix – l’original était joué au seul saxophone – sonne ici très hard bop. Avec « West of the West », tiré à nouveau de son dernier opus, il nous rappelle à quel point il hait Los Angeles, avant de terminer le concert et d’offrir le rappel « for the girls ».