Erik Truffaz : trompette
Marcello Giuliani : basse
Arthur Hnatek : batterie
Benoît Corboz : claviers
Le trompettiste Erik Truffaz, fidèle du festival – il était même venu remplacer au pied levé Bugge Wesseltoft en 2004 –, nous fait le plaisir d’une nouvelle visite sous les pommiers. Il nous offre sa musique métissée, entre jazz, pop instrumentale, drum and bass, world et hip hop.
Si, sur son dernier disque, les voix sont très présentes, avec Rokia Traoré et Oxmo Puccino, c’est en formule instrumentale qu’il joue cet après-midi au théâtre. On retrouve avec lui Marcello Giuliani, présent à ses côtés depuis 1991 et responsable de la couleur drum and bass du groupe, ainsi que Benoît Corboz qui, outre les claviers, travaille le son du groupe sur la plupart des enregistrements. Changement de batteur en revanche puisque c’est ici Arthur Hnatek, qu’on a pu déjà entendre aux côtés de Tigran Hamasyan, qui officie aux fûts.
La « patte » Truffaz est bien là, dès les premières mesures : dans un jeu de tension et de détente, la rythmique se fait puissante, incisive, et la trompette pose ses notes étirées/éthérées sur les harmonies du clavier. Le son de Truffaz est très réverbéré, nettement plus que sur les albums. Aucune recherche de virtuosité chez le trompettiste : plutôt le goût de la note juste, à l’instar de Miles Davis, et un sens aigu de la mise en place de climats. Chaque morceau cache une histoire, un lieu… Ainsi, en introduction à « Pacheco », Truffaz nous invite-t-il à « imaginer quelqu’un qui marche dans les rues de Tijuana de manière nonchalante, heureuse et assurée ». Titres récents et plus anciens s’enchaînent, jusqu’à une dernière composition mêlant curieusement une batterie au roulement de tom évoquant U2 et un thème que n’aurait pas renié Ennio Morricone… le tout ne manquant assurément pas de charme !
Pour le rappel, Truffaz nous offre une version énergique de « Doni Doni », la composition qui a donné son nom au dernier album.