Nguyên Lê : guitare
Leila Martial : voix
Stéphane Guillaume : flûte, sax ténor et soprano
Céline Bonacina : sax alto et baryton
Daniel Zimmermann : trombone
Sylvain Gontard : trompette
Illya Amar : vibraphone, électronique
Romain Labaye : basse
Gergo Borlai : batterie
« Celebrating The Dark Side of the Moon », c’est le projet des superlatifs : la reprise d’un album mythique, des arrangements qui réinventent les compositions originales… Après avoir été créé avec le NDR Big Band, c’est en nonet qu’il tourne désormais, et il y avait là encore un challenge à retranscrire la musique pour cette formation.
Pour l’occasion, Nguyên Lê s’est offert un casting à la hauteur de ses ambitions, avec Sylvain Gontard à la trompette, Daniel Zimmerman au trombone, Stéphane Guillaume et Céline Bonacina – la princesse de Normandie, comme la présente le guitariste – aux saxophones, Illya Amar au vibraphone, Romain Labaye à la basse et Nicolas Viccaro à la batterie. À la voix, après Youn Sun Nah et Himiko Paganotti, c’est Leila Martial qui reprend le flambeau.
Une des difficultés de cette reprise est d’allier sophistication des arrangements et énergie rock. Le pari est largement réussi ! Nguyên Lê reprend l’enchaînement d’origine des titres et en magnifie la construction dramatique. Il ne s’agit plus ici seulement d’orchestration mais, comme c’est le plus souvent le cas avec le guitariste, d’arrangements impliquant une véritable réécriture : des ajouts composé par Nguyên Lê viennent naturellement s’intégrer dans la structure générale, des changements harmoniques et rythmiques enrichissent les compositions, des réinventions se glissent dans le matériau originel… L’unité de l’œuvre se fait ici plus évidente encore que sur l’album de Pink Floyd, grâce à une grande cohérence dans l’utilisation de la masse orchestrale et un soin particulier apporté aux transitions. Le son semble sculpté dans toutes les directions, largeur, hauteur et profondeur, et on se laisse envoûter par le spectacle.
Cohérence d’ensemble, puissance et expressivité des improvisations, richesse des couleurs, lyrisme sont au rendez-vous, et on a du mal à quitter l’univers du guitariste à la fin du concert.